Je suis contre les cookies. Pas les biscuits sucrés du goûter, mais bien ces petits logiciels espions qui trackent les faits et gestes de tout un chacun sur le web.
Petit point historique. Le cookie a été créé en 1994 par Netscape, pour suivre l’activité d’un internaute sur un site afin d’améliorer le fameux site. L’objectif paraissait louable, je l’avoue.
Aujourd’hui, analysons ce que les cookies m’apporteraient : un chiffre. Un taux de conversion, un nombre de visiteurs par page, que je suivrais fébrile chaque jour. Entre nous, savoir qu’il y a davantage de lecteurs cette semaine sur tel article qui est lu davantage à 13h qu’à 17h mais par des internautes plutôt dans le Nord de la France, soyons honnête, cette information ne m’intéresse plus.
Plusieurs raisons.
Le fond. Suivre des statistiques chiffrées ne m’apportent aucune information sur l’impact réel de mes réflexions sur le monde. Car l’impact n’est pas chiffrable, ni en temps de lecture, ni en nombre d’articles lus par une personne. Si une personne lit un seul de mes articles extrêmement vite car elle a l’habitude de lire vite, mais qu’en partant, elle amorce une réflexion différente sur son rapport au numérique, haut les cœurs ! Ma mission est 100% plus réussie que mille personnes qui survolent mon blog en suivant distraitement les nouveautés. Les chiffres apportés par les cookies ne m’apprennent rien qui m’intéressent, à savoir le réel impact de fond de mon travail, celui que je souhaite avoir dans la société.
La forme. J’ai eu plusieurs blogs par le passé, que vous retrouverez aisément en fouinant le web. Avec le recul, savoir que l’internaute préfère tel sujet à telle heure n’a jamais eu aucune influence sur ma façon de faire des articles. « Pas bien !! » diraient les webmasters, peut-être mais c’est comme ça. Et je doute que je vais changer demain pour vos beaux yeux. A quoi ça sert donc si je n’utilise pas ces informations ?
L’égo. Ah oui, là je suis d’accord. Le nombre de vues et les fameux chiffres dont se gargarisent les internetophiles, ça fait discuter dans les repas mondains.
– Mon cher, si vous saviez à quel point j’ai performé le mois dernier !
– Ah oui, sachez que de mon côté, j’ai battu mon collègue à plate couture sur le nombre de visiteurs uniques sur mon site !
La belle affaire. Si ces fameux chiffres sont dans le vert grâce à des informations banales ou une rediffusion de sujets people inconsistants, ne serait-il pas temps de calmer les ardeurs et de gagner un peu en humilité ?
Pour ma part, mon égo va bien et je ne ressens aucun besoin de le flatter avec des chiffres qui restent assez obscurs pour moi et qui n’ont aucune influence sur le fonds ou la forme de l’avenir de mon site.
Par conséquent, je le crie haut et fort : Laissez-moi écrire mes sujets et façonner mon site comme bon me semble car il sera ainsi totalement authentique !
Last but not least. En donnant l’accès de mes pages à Google pour qu’il analyse avec ses méthodes magiques ces fameux taux et chiffres dont je me moque, je vends surtout l’expérience des internautes, vous les curieux venus farfouiller négligemment dans ma bibliothèque pour en savoir davantage. Vous n’aviez rien demandé, vous aviez simplement manifesté un intérêt pour ces mêmes sujets qui m’ont toujours passionnée et que j’aborde à présent selon différents angles ici.
Alors, lâchons la grappe à l’internaute ! Vive la liberté d’aller et venir sur le web sans être la proie des mécanismes de surveillance électronique de masse.
Sur mon site, pas de cookies, pas de surveillance, vous êtes libre. Pour mon plus grand bonheur. Et le vôtre.
Sources :
Le capitalisme de surveillance, Shoshanna Zuboff
Telecoop dont le site n’a pas non plus de cookie et qui a contribué à ce déclic
Louis Derrac qui a également eu la même démarche